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Faits divers et Start-up, les passions françaises. Revue de Presse.

  • AMC
  • 3 févr. 2018
  • 4 min de lecture

"Aujourd’hui je vais vous parler de deux arts de vivre très différents. Le premier, c’est cette passion pour les faits divers.


Society fait le portrait de ces “voyeurs du tribunal”. Ces accro du procès, qu’il soit en comparution immédiate ou en assise. C’est le portrait de Pierrette, Jean et leur bande, qui passent leur journée sur les bancs du tribunal d’Orléans et qui enchaînent procès sur procès comme une drogue. “Peut importe le larcin ou la durée. J’y serai. Je suis une acharnée.”

S’ils sont jugés par les autres, on observe ce même voyeurisme généralisé sur des affaires plus médiatisées, comme celle de Jawad ou celle de Jonathan Daval.


Invité chez Quotidien mercredi soir, Christophe Hondelatte raconte pourquoi nous sommes tant fasciné par les faits divers. Il explique que c’est dû à un phénomène de projection et d’identification à la victime et/ou au mis en cause.

Dans le cas du Procès de Jawad, c’est la dimension invraisemblable du discours des prévenus qui déclenche des débats passionnés. Décrit comme lunaire par VSD, comme le “Jawad Comedy Club” par Valeurs Actuelle. Un “show” que dénonce les parties civiles, et une stratégie de défense qui interroge le HuffingtonPost. Ce procès est largement suivi grâce à des retransmissions et les live-tweets de journalistes judiciaires très prisé par les internautes comme ceux de Vincent Vantighem, journaliste à 20 Minutes qui a gagné plus de TROIS MILLES abonnés en une semaine. CNews préfère faire un top 20 des “phrases insolites du logeur de daesh”. Celle-ci, est complètement hallucinante: “pourquoi je vais mentir? Je suis fini !! Que je sorte ou pas, je suis fini. Qui va m'embaucher ? J'avais pour projet de faire un nouveau point de vente de cocaïne. Qui va vouloir s'associer avec moi maintenant?".


Enfin il y a l’affaire Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes Publics, qui suscite également les débats. Accusé de viol et après avoir reçu le soutien de Manuel Valls et de Nicolas Sarkozy, c’est au tour de Marine Le Pen. Elle demande dans Ouest France à laisser la justice faire son travail. Un appel assez croquignolesque quand on sait qu’elle ne s’est jamais rendu à sa convocation par les juges dans l’affaire des assistants parlementaires, le 10 mars 2017.


Mais la Nation Française est aussi éprise d’une autre passion, celle des start-ups.


Si, vous savez, ce sont ces entreprises où il fait bon vivre, où on fait du Yoga entre collègues pendant la pause dej’. Si l’hebdomadaire Ebdo préfère mettre en valeur les “entreprises libres” géré en auto-gestion et où tous les salariés sont associés, presque tous les médias vantent les mérites des start-ups, comme La Dépêche dans un article sur une entreprise audoise qui revient de Las Vegas.


Society a mené l’enquête dans ces boites “faussement cool”. Dans ces entreprises où on est mal heureux et où on n’a pas le droit d’être malheureux.

Décrit comme un univers “happytoyable” et “doucement totalitaire” où le poste de Chief Happiness Officer consiste à préparer les anniversaires, organiser des concours de Playstation et de faire “applaudir les départs vers de nouvelles aventures’”, élément de langage pour démission ou licenciement. Un open space où tu travailles avec du mauvais rap à fond et où tu es vu comme une ou un rabat joie si tu ne fais pas au moins semblant d’être heureux. Pas tip top comme ambiance, pas vrai Yann ? - Yann, c'est notre génie de la régie -


Et c’est vers ça que voulait nous guider Emmanuel Macron avec sa Start-up Nation, appelé la Macronie, comme il le disait dans son discours l’an dernier, je cite: “Une start-up nation est une nation où chacun peut se dire qu'il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une.” Il n’en fallait pas plus pour qu’un petit plaisantin crée une extension Chrome qui change automatiquement sur le web le mot “France” par “Start-up Nation” lit-on dans Libération.


Et les secrétaires d’Etat de cette Start-up Nation, elle fait quoi ? Elle donne des interviews “cool”!! Comme le portrait du Premier Ministre, Edouard Philippe, dans M le Monde. On y apprend qu’Edouard a beaucoup d’autodérision, qu’il souffle encore ses bougies pour son anniversaire et fait privatiser Matignon pour le fêter avec ses poto de Science Po. Il est romancier, mystérieux et le manque d’angle rend ce portrait passionnant.

Il n’en n’est pas de même pour Christophe Castaner et son interview dans Society. Où si l’on apprend ses surnoms “Kéké” et “Simplet”, on remarque une tension entre le journaliste et le patron de la République En Marche. Une interview acide et piquante, où Castaner tente à tout prix de ne pas perdre la face, pendant que le journaliste, lui, tente désespérément de trouver la faille.


Et je ne pouvais pas finir cette revue de presse sans un dernier au revoir au Lab d’Europe 1 qui a fermé définitivement ses portes hier alors que tout allait bien. Nadine Morano a réagi sur twitter en affirmant avoir quand même “passé quelques bons moments”. Tous les médias y sont allés de leur petit hommage mais on retiendra celui du Monde qui explique qu’en plus des GIF et vidéos courtes, le Lab avait pour vocation d’intéresser les jeunes à la politique. Une triste nouvelle pour l’analyse politique amusante et néanmoins très pertinente." - AMC, Radio Pulsar


Retrouvez la revue de presse de Pulsar tous les vendredis dans le Morning Mood.

Le player de Pulsar : http://www.radio-pulsar.org/player/


 
 
 

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